Tirs sanitaires
Le tir de nuisibles en Région wallonne
Il existe en Wallonie de nombreuses espèces animales, qui en raison des dégâts qu’elles peuvent commettre, sont à éradiquer ou dont la population doit être régulée. Pour ce faire, Éric Akelmade possède un permis de chasse qui lui permet d’intervenir en Région wallonne, avec l’accord des autorités compétentes comme la DNF et le gouvernement provincial. Il est appelé pour réguler par exemple les populations de sangliers et de corvidés ou bien pour éradiquer des espèces envahissantes comme le raton laveur ou le ragondin. Il intervient de jour comme de nuit en de nombreux endroits pour pratiquer le tir aux nuisibles.
Régulation du sanglier
Le sanglier, ancêtre du porc domestique, est une espèce grégaire qui vit généralement en compagnie d’autres individus de son espèce. Néanmoins il existe des individus isolés.
En Belgique, dans les forêts du pays, le sanglier est un animal essentiellement nocturne qui peut se déplacer sur plusieurs kilomètres en une seule nuit.
C’est un mammifère extrêmement intelligent qui s’adapte facilement à toutes les situations.
Il se reproduit rapidement. Par exemple, sa population peut augmenter de 50 à 200 % d’une année à l’autre en fonction de différents paramètres :
- Le potentiel reproducteur de l’espèce s’accroît lorsqu’il trouve une alimentation abondante de glands et de faînes où lorsqu’il a accès à des cultures de maïs ou de colza ;
- Le climat intervient également dans la capacité de reproduction du sanglier : des hivers doux comme on en connait de plus en plus réduisent la mortalité des jeunes ;
- La création de zones non chassées comme les réserves naturelles dans lesquelles le sanglier trouve refuge.
Actuellement, le sanglier ne craint plus de fréquenter les zones proches des habitations, mais il ne présente pas un danger réel pour l’homme puisqu’il cherche plutôt à le fouir (voir notre article Pourquoi faut-il réguler la population de sangliers ?.
Par contre le sanglier commet énormément de dégâts dans les endroits où il se déplace. Il faut savoir que c’est une espèce opportuniste avec un régime alimentaire très variable en fonction des saisons, mais également en fonction de ce qu’il peut trouver.
Normalement, le sanglier à un régime alimentaire composé de 90 % de végétaux et de 10 % d’animaux comme des vers de terre, des larves, des petits rongeurs et des animaux morts qu’il trouve sur son passage. Afin de combler ses besoins en protéines, il retourne le sol à la recherche de son alimentation animale. Votre jardin et votre belle pelouse située à proximité du bois dans lequel il se trouve représentent pour lui une source de nourriture intéressante.
Les agriculteurs payent également de lourds tributs au sanglier. En effet, il ne faut pas beaucoup de temps pour qu’un ou plusieurs d’entre eux réduisent à néant des parcelles de culture de maïs.
C’est pourquoi, dans certains cas spécifiques, le sanglier peut faire l’objet de procédures de destruction. Néanmoins l’autorisation doit être donnée par la DNF.
En temps normal, le sanglier est classé dans la catégorie des grands gibiers et sa chasse est soumise à la réglementation en vigueur.
Quelques autres espèces classées nuisibles
Il existe d’autres espèces d’animaux en Wallonie classées comme non indigènes et qui nécessitent également d’être éliminées.
Le ragondin
Le ragondin fait partie de ces espèces nuisibles qui peuvent être éliminées par les tirs. Depuis quelques années il a colonisé des régions situées notamment dans le sud de la Wallonie comme les bassins versants de la Sambre, la Semois et de la Vire.
Ce rongeur pèse environ 5 kg pour une taille de 40 à 60 cm. Sa queue mesure de 25 à 45 cm. Il a tendance à être beaucoup plus actif au coucher du soleil et pendant la nuit.
Pendant toute une époque, il était élevé pour sa fourrure, mais malheureusement certains individus se sont échappés des élevages et se sont installés.
Sa présence pose énormément de problèmes puisqu’il cause d’importants dommages aux cultures, aux plantations d’arbres comme les peupliers et détruit les berges à proximité des plans d’eau. En Europe, les dégâts provoqués par le ragondin sont estimés à plus de 66 millions d’euros par an.
Il présente également un risque sanitaire puisqu’il peut transmettre à l’homme la leptospirose et une maladie provoquée par un ver parasite, l’anguillule du ragondin.
Le raton laveur
Le raton laveur fait également partie de ces espèces exotiques qui n’existaient pas auparavant en Région wallonne.
Le raton laveur est un mammifère carnivore à tendance omnivore au pelage gris, un peu plus clair au niveau du ventre. C’est un animal qui est apprécié du grand public certainement en raison de son masque noir cerclé de blanc autour de ses yeux et de ses joues qui lui donne un côté coquin. Il possède également une longue queue rayée de blanc et de noir qui est spécifique et qui permet de ne pas le confondre avec une autre espèce.
On ne le rencontre encore que de temps en temps, mais il commence à être présent dans certaines régions forestières du sud du sillon Sambre et Meuse.
Il n’est absolument pas dérangé par la présence de l’homme et n’hésite pas à rentrer dans les habitations où il peut créer des dégâts phénoménaux : il détruit tout sur son passage, ouvre les armoires et les tiroirs et retourne toutes les pièces de votre habitation.
L’autre problème de la présence du raton laveur dans nos contrées réside dans les maladies qu’il peut véhiculer comme la rage, mais également une maladie provoquée par un petit vers dont il est porteur et qui peut infecter l’homme, l’ascaris qui crée de graves dommages au cerveau.
Réglementation sur la destruction des nuisibles
Pour des raisons de protection des espèces indigènes, de conservation de la nature et pour éviter certaines nuisances ou des risques de propagation de maladies, il existe en Région wallonne la circulaire n° 2688 relative à la régulation des espèces animales non indigènes.
Celle-ci prévoit la possibilité d’éliminer ces animaux pour éviter qu’ils ne s’installent sur le territoire. Néanmoins, le tir d’un animal non indigène doit répondre à certaines conditions :
- Il doit être effectué par une personne possédant un permis de chasse. Ce chasseur peut intervenir sur un territoire où il possède le droit de chasse ;
- La destruction de l’animal non indigène par le tir peut être opérée par un garde champêtre particulier sur un territoire pour lequel il a été commissionné ;
- Un particulier dont les biens sont détruits par l’une de ces espèces peut éliminer celle-ci pour autant qu’il possède un permis de chasse ;
- Les fonctionnaires de la DNF (Division de la Nature et Forêts) peuvent évidemment intervenir pour éliminer ces animaux non indigènes dans les forêts qui sont soumises au code forestier ou chez un particulier quand celui-ci en fait la demande.